Tu ne sais jamais pour combien de temps tu vas en avoir, si çà va fonctionner ou non, si tu vas grossir ou pas, si les traitements vont te rendre malade, si les piqûres dans le ventre vont te laisser un bleu... enfin bref, tu avances à tâtons... La seule chose dont tu es sûr(e), c'est que cet enfant, tu le veux vraiment...
Pour ce qui nous concerne, la première année a été très intense. J'ai enchaîné les protocoles tête baissée... Même pas peur !
J'ai appris à me piquer aux hormones toute seule.
J'ai subit 5 anesthésies générales...
J'ai oublié ma pudeur...
Et à chaque transfert d'embryon, j'ai vécu ce que chaque femme passée par là pourra te raconter : le fameux ascenseur émotionnel. C'est un état qui te rend parfois euphorique (dans mon cas les 4 jours suivant le transfert), parfois pessimiste (les 36 heures avant le test de grossesse), parfois hystérique (les quelques jours restant entre les deux phases précédentes).
Tout çà, je l'avais assez bien anticipé... J'étais allée sur des forum de discussion et j'en avais pris mon parti...
Mais, ce que je n'avais pas vu venir, c'est le ras-le-bol de tout çà !
En mars dernier, nous avons fait notre dernier transfert d'embryon congelé en date... huit mois déjà... Il s'est soldé encore une fois par un test négatif... mais peu m'importait à ce moment-là...
En arrivant dans la salle de transfert cette fois-là, pour la première fois après déjà 4 tentatives, je n'y croyais plus du tout... Mon homme m'a tenue la main, mais les larmes s'apprêtaient à couler...
Notre gynécologue, s'en est bien rendu compte, et le biologiste avant lui aussi d'ailleurs...
Je ne voulais plus être maman... J'étais prête à me résigner...
A ce moment précis, ma vie a basculé.
J'ai décidé que la résignation n'était plus pour moi par contre, il est clair que je devais me faire aider...
Rendez-vous à alors été pris avec la psychologue de notre centre de PMA... Je l'ai vue 3 fois pour le moment mais ces entretiens ont été primordiaux dans ma façon d'appréhender la PMA dorénavant...
Déjà, et ce pour te rassurer, je veux toujours avoir un ou des enfants dans notre vie...
Ce qui a changé dans mon regard sur tout çà, c'est la façon dont je veux la vivre... Je ne veux plus qu'elle me bouffe la vie comme elle le faisait avant de façon pernicieuse...
J'ai donc arrêté de me dire que j'étais en train de faire une course contre la montre, même si çà reste un peu le cas à mon âge. Je ne mise plus sur la quantité mais sur la qualité (oui le minimalisme me rattrape même jusque là...). Je sais maintenant espacer les tentatives... et figure-toi, c'est aussi ce que réclame mon corps (çà je t'en reparlerais une autre fois). Ce n'est pas le médecin qui va me dire à quel rythme il faut aller... C'est encore bien moi qui décide !
La deuxième chose importante, c'est que désormais, mon homme et moi, nous avons compris et assimilé que la PMA pouvait se solder aussi par un échec mais ce n'est pas grave...
Je m'explique. Ce qui est important à nos yeux, c'est de contribuer d'une façon ou d'une autre à l'épanouissement d'un enfant... Si c'est le notre, ce serait merveilleux, mais si ce n'est pas le cas, nous nous investirons différemment auprès d'enfants...
Enfin... çà c'est notre plan B à nous... Mais ce qu'il faut retenir de tout çà, c'est que pour mieux traverser les épreuves d'une PMA, avoir un projet autre, çà peut aider...
Et moi... Tu sais quoi ? Mon projet personnel aujourd'hui, c'est de vivre ma vie intensément !
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