Questionnement sur la pression sociale et la féminité.

samedi 4 avril 2020

Cela fait un moment que je pense à cet article. Durant cette dernière année, j'ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais être ou ne pas être, aux choses que j'ai pu accomplir jusque là et à pourquoi je le ai accomplies...
Certains diront peut-être que je pense trop, qu'il faut se laisser vivre etc...
Mais voilà, me laisser vivre, je n'y arrivais pas. J'étais avec des amis, j'étais avec la famille, j'étais en train de travailler mais j'avais beau vouloir apprécier l'instant, je n'y arrivais pas. Quelque chose coinçait systématiquement... J'étais incapable de savourer les bons moments et je ne savais pas pourquoi.
J'ai bien senti que çà commençait à peser sur mon entourage... C'est là que je me suis posé cette première question :

"Quand est-ce que j'ai été vraiment heureuse pour la dernière fois ?"

Là, les bras m'en sont tombés... Je ne me souvenais plus de ces bons moments...
Il y en a surement eu ! C'est certain...
Mais quand bien même, j'étais bien incapable de le dire...
Je suis remontée très loin et puis une petite lueur d'espoir a surgit. Je me suis rappelée du jour où j'ai eu ma première poupée Barbie... J'en rêvais depuis longtemps, mais mes parents m'expliquaient que comme nous vivions en Guyane, ce serait compliqué d'en avoir une... Et puis vers mes 5-6 ans, un noël, elle est arrivée... Je n'en revenais pas ! Je me souviens leur avoir demandé si c'était bien vrai... Si c'était bien la mienne.. J'étais heureuse tout simplement.
Voilà le seul moment de vrai bonheur dont je me souvenais...

Je me suis alors intéressée au mouvement "Slow Life"...
Je me suis dit que la clé résidait peut-être dans le fait que je ne prenais pas le temps d'apprécier les petits plaisirs de la vie... Et il est vrai que j'ai ouvert les yeux sur quelque chose qui très vite m'a procuré une sorte de paix intérieure...
Pourtant ce n'était toujours pas le vrai bonheur... Celui qui met des étoiles au coeur.

Et puis, il y a eu la PMA et son bon gros lot de déceptions... Je t'en ai déjà assez parlé par ici pour que tu saches aujourd'hui de quoi il s'agît. Toujours pas de vrai bonheur à l'horizon mais un gros travail sur moi-même comme tu le sais peut-être... J'ai rencontré cette psychologue qui un jour m'a posé une simple question : "Est ce que cet enfant vous le voulez vraiment ?" "Est ce qu'avant la PMA, vous le vouliez ?" Sur le coup, tu penses bien que j'ai répondu oui... Mais en sortant de son cabinet, çà a continué de tourner dans ma tête.
Les séances suivantes, nous avons évoqué ma vision de la maternité... Comment je voyais le fait d'avoir un ventre de femme enceinte... comment je vivais ma féminité etc...
Ce fut la révélation...

J'ai enfin compris ce qui clochait... 
Toute ma vie, même petite fille, j'ai fait ce que je pensais que les autres attendaient de moi.
Mes parents voulaient une petite fille sage, je me suis faite sage... au grand désespoir parfois de mes professeurs qui commentaient sur mes bulletins scolaires : "Manon est timide", "Manon ne s'impose pas assez en classe", "Manon ne participe pas"...

Il fut un temps, mes camarades de classe avaient fait de moi leur souffre-douleur... J'ai pris 10 kg... Ca leur donnait une vraie raison de se moquer de moi...

A l'adolescence, j'ai commencé à plaire aux garçons qui voyaient chez moi un trophée à avoir, à posséder et je me suis laissée posséder... Je rêvais au Prince Charmant mais j'enchainais les petits copains et les déceptions parce que c'était comme çà que la société adolescente fonctionnait.

A l'âge de 20 et quelques années, j'ai accepté de vivre avec un homme qui ne me plaisait pas tant que çà mais qui me paraissait sympa parce que tu comprends mes copines étaient casées et que ma foi... il était temps de se caser... Oui mais voilà...Ce n'était pas le bon du tout... Par contre, autour de moi, on commençait à me demander "C'est pour quand ?" " Et le bébé alors ?"
Tu connais la suite, je me suis mise en tête d'avoir un enfant et j'ai souffert... J'ai rencontré l'Ex-Homme... On s'est marié mais la encore... le jour de mon mariage, je me demandais si je ne faisais pas une bêtise... Il était gentil, il ferait certainement un bon papa, c'était le gendre idéal... Mais çà ne suffit pas à faire un couple... Nous sommes aujourd'hui encore et je l'espère pour longtemps de bons amis mais la passion là dedans...L'amour... Le bonheur de se retrouver le soir, lui n'existait pas...

J'ai épousé celui qu'on voulait que j'épouse mais pas le Prince Charmant...

Aujourd'hui, j'en suis donc là de ma réflexion sur la féminité et la pression sociale...
Aujourd'hui, j'ai compris que pour être heureuse, je dois faire ce que je veux vraiment faire, pas ce que les autres veulent que je fasse.
Aujourd'hui, je sais que mon moi le plus profond doit se révéler... Je sais que j'ai un besoin viscéral de vivre intensément chaque expérience que la vie met sur ma route.
Aujourd'hui, je veux vivre par moi et pour moi...
Aujourd'hui je vais être un peu égoïste...

Aujourd'hui, je veux être LIBRE !



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